Une idée de rémunérascore prévue dans la loi Egalim 2 sous forme d’une expérimentation de cinq ans. © AdobeStock
Imaginez que vous êtes employé dans une entreprise de fabrication d’enveloppes. Que diriez-vous si, demain, quand les clients en achetaient une à un euro, ils pouvaient savoir, par exemple, que vous avez été rémunéré de 0,1 € sur la vente de cette enveloppe ?
C’est l’idée lumineuse du rémunérascore (on passera sur la mocheté du nom !) prévu dans la loi Egalim 2 sous forme d’une expérimentation de cinq ans. Il s’agit d’un affichage faisant ressortir l’impact d’un prix de vente sur la rémunération de l’agriculteur.
En lien avec la loi Climat, les sénateurs avaient déjà souhaité une mesure pour un meilleur affichage dans les étals du revenu des agriculteurs. Ainsi, il ont voté pour un dispositif qui fera figurer la rémunération des agriculteurs dans les critères de l’affichage environnemental. Bref, tout le monde veut afficher combien vous gagnez !
On est contre…
On ne peut quand même pas s’empêcher de penser que cette volonté de montrer à tout prix le revenu des agriculteurs, si elle part d’une volonté de transparence, s’avère à double tranchant. D’un côté, on sait les agriculteurs pudiques sur leur revenu (comme les Français en général), de l’autre, dès que les prix viendront à leur être un peu plus favorables, il ne fait pas de doute qu’ils seront directement sanctionnés par une baisse… Vous avez dit moyen de contrôle ?
Ils sont contre…
Les coopératives se sont prononcées contre ce rémunérascore, arguant que la complexité des systèmes de ristourne de fin de campagne, par exemple, ne serait pas prise en compte. Une association de consommateurs s’est, elle aussi, élevée contre, y voyant une énième occasion de faire reporter le poids des prix sur le consommateur.
Bref, tout le monde se renvoie la balle. En attendant, les agriculteurs crèvent toujours de faim…
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