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Imaginez sortir demain des phytos… sans avoir préparé cette sortie part6

Une hausse de plus de 25 % prévue de la surface agricole en bio en 2030 ? © AdobeStock

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Sixième par­tie

Année 2030 : Plus de 25 % de la sur­face agri­cole en bio ?

Les hommes poli­tiques sont for­mi­dables : alors que la popu­la­tion est affa­mée, que l’an­née pas­sée a été catas­tro­phique au niveau des pro­duc­tions à cause d’une cani­cule sans pré­cé­dent, la Com­mis­sion euro­péenne, aux abon­nés absents depuis le début de la crise, refait par­ler d’elle en rap­pe­lant qu’il est temps de tenir des objec­tifs datant… de 2021 !

 

Les hommes et femmes (dans le domaine, pas de jaloux) poli­tiques sont tou­jours prêts à une nou­velle sor­tie à laquelle on ne s’at­ten­drait pas compte tenu des cir­cons­tances. Alors que la situa­tion ali­men­taire en France est catas­tro­phique et que la popu­la­tion est au bord de la famine, que les récoltes 2029 ont été qua­si nulles à cause d’une cani­cule de plus d’un mois et d’une inter­dic­tion d’ir­ri­guer décou­lant direc­te­ment de la loi Pom­pi­li 7, la même Bar­ba­ra Pom­pi­li, rap­pe­lait, mar­di 4 décembre 2029, que 2030 serait l’an­née où la pro­duc­tion agri­cole fran­çaise devrait atteindre 25 % de bio ! 

 

Incompréhension en France

Joa­chim Hieu­mieu, 39 ans, est agri­cul­teur dans le Doubs. Grand, volon­taire, la voix grave et affir­mée, il témoigne : « Je ne sais pas ce qui leur passe par la tête, aux ministres. On ne peut plus culti­ver. C’est la famine dans le pays. Notre tra­vail est deve­nu dan­ge­reux car les milices nous menacent, et eux, ils pensent au pour­cen­tage de bio dans la production ! » 

En accord avec le pro­gramme euro­péen, qui pré­voyait d’at­teindre le chiffre de 25 % de la sur­face agri­cole en bio, le gou­ver­ne­ment a réaf­fir­mé son atta­che­ment à la réa­li­sa­tion de cet objec­tif dans l’Hexa­gone. Du côté des consom­ma­teurs, c’est l’in­com­pré­hen­sion. José­phine Dupire, pré­si­dente des Gilets vides, témoigne : « Nous, tout ce qu’on veut c’est man­ger. La ques­tion du bio, elle vien­dra bien après ! »

 

Rappel à l’ordre européen

Ursu­la von der Leyen, pré­si­dente de la com­mis­sion euro­péenne, a rap­pe­lé la France à l’ordre : « Quelles que soient les crises que tra­verse un pays, inter­dic­tion des phy­tos ou non, crise ali­men­taire ou non, la soli­da­ri­té ne fonc­tionne pas à sens unique. L’Eu­rope est soli­daire de La France. En échange, la France doit suivre la ligne fixée par l’Eu­rope. Cela vaut pour les sur­faces bio, pierre angu­laire de notre poli­tique agricole. »

Julien Denor­man­die a répon­du immé­dia­te­ment sur Twit­ter : « Quelle soli­da­ri­té ? La France est aujourd’­hui affa­mée. Pas un euro d’aide de l’Eu­rope #Soli­da­ri­té­pour­de­vrai #LaFran­ceen­ver­set­con­tre­tout »

Pour Joa­chim, c’en est trop : « Ils sont là, à s’en­voyer des tweets. La ques­tion n’est même pas là. Le pro­blème c’est qu’on ne peut plus nour­rir nos conci­toyens ! On ne peut plus man­ger à notre faim. Les gens ont peur. Alors peut-être qu’a­vant de rap­pe­ler qu’il faut faire 25 % de bio en 2030, peut-être qu’il fau­drait rap­pe­ler qu’il y a dix ans, en inter­di­sant les phy­tos sans avoir pré­pa­ré le ter­rain, on n’a pas pu faire les choses…  intel­li­gem­ment ! Qu’al­lons-nous devenir ? »

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