On a tous vécu « ce fameux dîner » au cours duquel on a le « plaisir » d’échanger avec des gens qui ont un avis sur les agriculteurs et l’agriculture mais… qui n’y connaissent rien ! Aujourd’hui, « l’agriculture fait disparaître les haies… »
Parler agriculture avec des citadins vindicatifs, campant sur leurs positions, ne raisonnant qu’avec des chiffres, en plein centre d’un bassin urbain comme la métropole lyonnaise, on a fait plus confortable. Mais la bûche chocolat-café promettait vraiment pour conclure ce fameux dîner…
Quand ils m’ont demandé ce que cultivait mon père avant sa retraite, j’ai senti que le terrain devenait glissant. Principalement des betteraves et des céréales. En Picardie ? Oui… Sur de grandes parcelles, plates, battues par les vents ? Hé oui. Comment pourrait-il en être autrement ?
Commentaire : « Comme partout ailleurs, l’agriculture a fait disparaître les haies, et donc la biodiversité… » Que répondre à cela ?
Car c’est vrai, depuis 1950, 70 % des haies ont disparu et continuent de disparaître des bocages français. Les remembrements successifs et l’agrandissement de la taille des parcelles pour favoriser la mécanisation ont bien souvent été néfastes pour la préservation des haies. Pourtant, qui entretenait les haies quand elles existaient ? Et demain, quand elles existeront à nouveau, qui les entretiendra encore ? Sans contrepartie ? Les agriculteurs bien sûr !
Car demain, il y aura à nouveau des haies dans les paysages français : le programme Plantons des haies, doté de 50 millions d’euros, y contribue, afin d’aider les agriculteurs à favoriser la biodiversité autour et à l’intérieur de leurs cultures. Ces haies abriteront des auxiliaires des cultures, lutteront contre l’érosion des sols, amélioreront l’infiltration de l’eau, stockeront du carbone, etc.
Ce programme vise à planter 7 000 km de haies et d’alignements d’arbres intraparcellaires sur 2021–2022 et compléteront le programme national de développement pour l’agroforesterie 2015–2020, en cours de renouvellement pour 2021–2025. Les DRAAF gèrent les appels à projets.
Là, je me suis enflammé : alors oui, l’agriculture a contribué à la disparition des haies, mais aujourd’hui elle met tout en œuvre pour rattraper ses erreurs (on passera sur le fait que les choix ne sont pas uniquement les siens d’ailleurs). Et rares sont ceux qui peuvent en dire autant !
Par une bizarre association d’idées, en matière d’erreurs non rattrapées, j’ai pensé à Jean-Luc Lahaye…
Et puisqu’on parlait aussi de planter des arbres, je me également dit que la bûche – absolument infecte – aurait mérité d’être enterrée au pied d’un arbre et oubliée là pour toujours.
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