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Ce fameux dîner : Épisode 5 : L’agriculture fait disparaître les haies…

50 M€ sont alloués aux appels à projets visant à réimplanter 7 000 km de haies… C'est pas disparaître ça, bien au contraire ! © AdobeStock

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On a tous vécu « ce fameux dîner » au cours duquel on a le « plai­sir » d’é­chan­ger avec des gens qui ont un avis sur les agri­cul­teurs et l’a­gri­cul­ture mais… qui n’y connaissent rien ! Aujourd’­hui, « l’a­gri­cul­ture fait dis­pa­raître les haies… »

 

Par­ler agri­cul­ture avec des cita­dins vin­di­ca­tifs, cam­pant sur leurs posi­tions, ne rai­son­nant qu’a­vec des chiffres, en plein centre d’un bas­sin urbain comme la métro­pole lyon­naise, on a fait plus confor­table. Mais la bûche cho­co­lat-café pro­met­tait vrai­ment pour conclure ce fameux dîner… 

Quand ils m’ont deman­dé ce que culti­vait mon père avant sa retraite, j’ai sen­ti que le ter­rain deve­nait glis­sant. Prin­ci­pa­le­ment des bet­te­raves et des céréales. En Picar­die ? Oui… Sur de grandes par­celles, plates, bat­tues par les vents ? Hé oui. Com­ment pour­rait-il en être autrement ?

Com­men­taire : « Comme par­tout ailleurs, l’a­gri­cul­ture a fait dis­pa­raître les haies, et donc la bio­di­ver­si­té… » Que répondre à cela ? 

Car c’est vrai, depuis 1950, 70 % des haies ont dis­pa­ru et conti­nuent de dis­pa­raître des bocages fran­çais. Les remem­bre­ments suc­ces­sifs et l’a­gran­dis­se­ment de la taille des par­celles pour favo­ri­ser la méca­ni­sa­tion ont bien sou­vent été néfastes pour la pré­ser­va­tion des haies. Pour­tant, qui entre­te­nait les haies quand elles exis­taient ? Et demain, quand elles exis­te­ront à nou­veau, qui les entre­tien­dra encore ? Sans contre­par­tie ? Les agri­cul­teurs bien sûr !

Demain, de nouveau des haies !

Car demain, il y aura à nou­veau des haies dans les pay­sages fran­çais : le pro­gramme Plan­tons des haies, doté de 50 mil­lions d’eu­ros, y contri­bue, afin d’ai­der les agri­cul­teurs à favo­ri­ser la bio­di­ver­si­té autour et à l’in­té­rieur de leurs cultures. Ces haies abri­te­ront des auxi­liaires des cultures, lut­te­ront contre l’é­ro­sion des sols, amé­lio­re­ront l’in­fil­tra­tion de l’eau, sto­cke­ront du car­bone, etc.

Ce pro­gramme vise à plan­ter 7 000 km de haies et d’a­li­gne­ments d’arbres intra­par­cel­laires sur 2021–2022 et com­plé­te­ront le pro­gramme natio­nal de déve­lop­pe­ment pour l’a­gro­fo­res­te­rie 2015–2020, en cours de renou­vel­le­ment pour 2021–2025. Les DRAAF gèrent les appels à projets. 

Là, je me suis enflam­mé : alors oui, l’a­gri­cul­ture a contri­bué à la dis­pa­ri­tion des haies, mais aujourd’­hui elle met tout en œuvre pour rat­tra­per ses erreurs (on pas­se­ra sur le fait que les choix ne sont pas uni­que­ment les siens d’ailleurs). Et rares sont ceux qui peuvent en dire autant ! 

Par une bizarre asso­cia­tion d’i­dées, en matière d’er­reurs non rat­tra­pées, j’ai pen­sé à Jean-Luc Lahaye…

Et puis­qu’on par­lait aus­si de plan­ter des arbres, je me éga­le­ment dit que la bûche – abso­lu­ment infecte – aurait méri­té d’être enter­rée au pied d’un arbre et oubliée là pour toujours.

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