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2 techniques et quelques conseils pour réagir face à une situation d’agribashing

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Vous êtes face à une situa­tion d’agribashing ? Pas de panique !
Que ce soit sur le plan pri­vé ou pro­fes­sion­nel, nous devons sou­vent prendre posi­tion, expli­quer, refu­ser… faire face à ce que nous “inter­pré­tons” comme une agres­sion ver­bale. Notre réac­tion peut tout aus­si bien enve­ni­mer la situa­tion que l’apaiser.

Nous abor­de­rons ici 2 tech­niques pra­tiques et quelques conseils pour gérer la cri­tique, le reproche ou plus sim­ple­ment, la vio­lence ver­bale quelle que puisse en être l’origine.

Quelques conseils face à l’agribashing :

a. Tout d’abord, et c’est sûre­ment le plus com­pli­qué : ne vous impli­quez pas émotionnellement !

b. Si votre inter­lo­cu­teur, que l’on pour­rait qua­li­fier “d’agresseur” vous cri­tique, ne le pre­nez pas per­son­nel­le­ment pour vous, c’est sans doute de façon géné­rale que votre pro­fes­sion d’agriculteur est visée.Il (elle) aurait tenu le(s) même(s) pro­pos avec n’importe quel.le autre de vos collègues !

c. Vous devez ensuite fixer cer­taines limites : le débat contra­dic­toire est accep­table mais pas n’importe com­ment. Les mots doivent être res­pec­tueux et le volume ver­bal rai­son­nable. Si ce n’est pas le cas, rap­pe­lez-le à votre interlocuteur.

d. Si la situa­tion se déroule dans la vraie vie, et pas sur les réseaux sociaux, adop­tez un lan­gage cor­po­rel déten­du, d’autant plus si vous avez en face de vous un.e gesticulant.e. Ne vous appro­chez pas, vous ris­que­riez de lui faire peur.

e. Dans la même veine, par­lez cal­me­ment : réglez la hau­teur et le ton de votre voix. Que ce soit proche de votre exploi­ta­tion ou sur les réseaux sociaux, expri­mez-vous tou­jours res­pec­tueu­se­ment : « s’il vous plait », « mer­ci », « je com­prends », « mon­sieur », « madame »,…

1/ Technique de l’édredon : éviter le conflit tout en restant soi-même

Il peut arri­ver qu’on se sente bles­sé ou atta­qué par le mes­sage de notre inter­lo­cu­teur. Le ver­bal porte alors géné­ra­le­ment sur des faits (ex : quelque chose qui s’est pas­sé), des opi­nions (ex : posi­tion, juge­ment de valeur, une remarque) ou des sen­ti­ments (ex : cela me gêne, vous m’énervez, etc.).
Face à ce type d’agression ver­bale, sur­vient bien sou­vent un dilemme entre le fait de « s’écraser » et « réagir » quelle que soit l’issue de la conversation.

Une méthode efficace est de répondre de manière ciblée en fonction de la nature de l’attaque.

  • Ne pas répondre immé­dia­te­ment pour évi­ter de lais­ser l’émotionnel l’emporter. Mar­quer un court temps de silence per­met de gar­der son calme mais éga­le­ment d’atténuer la charge émo­tion­nelle de votre interlocuteur ;
  • Répondre à une attaque por­tant sur des faits en refor­mu­lant ceux-ci mais de manière posi­tive : c’est vrai, en effet, sans aucun doute, etc.
  • Répondre à une opi­nion en ren­voyant à votre inter­lo­cu­teur le carac­tère sub­jec­tif de sa remarque, mais en évi­tant de le cho­quer : C’est fort pos­sible, C’est une façon de voir les choses, Si vous le dites, etc. ;
  • Face à un mes­sage por­tant sur un sen­ti­ment ou des émo­tions, refor­mu­lez ceux-ci de manière empa­thique : Je vous com­prends, J’en prends note, etc.
    Une telle approche per­met de cloi­son­ner et de maî­tri­ser la com­mu­ni­ca­tion en ne lais­sant pas l’opportunité à votre agres­seur de sur­en­ché­rir dans la cri­tique, à vous prou­ver quelque chose et sur­tout, à ne pas ouvrir la porte à une confron­ta­tion qu’il recher­che­rait éventuellement.

 

2/ Technique du disque rayé : faire face à la résistance de votre interlocuteur

Par­fois, il nous est dif­fi­cile de main­te­nir notre posi­tion ou de refu­ser, on est ten­té de céder aux doléances de notre inter­lo­cu­teur car celui-ci ne com­prend pas – ou ne veut pas com­prendre – notre déci­sion. Dans la vie quo­ti­dienne, cela peut se tra­duire par exemple par un indi­vi­du trop insis­tant, de mau­vaise foi ou encore réfractaire.Il s’agit alors de répé­ter sys­té­ma­ti­que­ment et cal­me­ment sa déci­sion ini­tiale jusqu’à ce que l’interlocuteur l’accepte.

  • Main­te­nez votre calme. Le cycle de répé­ti­tion doit se pro­duire serei­ne­ment, poli­ment et sans agressivité.
    Atten­tion : L’ironie, le sar­casme, un non-ver­bal trop défen­sif ou encore un haus­se­ment de ton sont des atti­tudes à éviter ;
  • Être réa­liste et orien­té vers l’interlocuteur et ses capa­ci­tés. Il s’agit de ne pas deman­der plus qu’il ne puisse fournir ;
  • Décri­vez com­plè­te­ment le pro­blème, refor­mu­lez si néces­saire afin de rendre le mes­sage le plus clair pos­sible pour votre interlocuteur ;
  • Ecou­tez acti­ve­ment, sans juge­ment, votre inter­lo­cu­teur. Cela se tra­duit notam­ment en répon­dant à ses questions ;
  • Expri­mer votre déci­sion, votre refus ou posi­tion en l’étayant soli­de­ment. Ex : Au regard de … et vu que…, je ne peux pas [requête de l’interlocuteur]… ;
  • Offrez tou­jours par la suite une alter­na­tive. Ex : Je peux vous orien­ter vers …qui pour­ra vous aider/informer concernant…;

 

Lorsque l’interlocuteur insiste, répé­tez ces étapes autant de fois que néces­saire : décrire la situa­tion, rap­pe­ler la déci­sion et ce qui la motive et répé­ter les éven­tuelles alternatives.

Tout au long du pro­ces­sus, veillez à ne pas vous dis­per­ser, vous jus­ti­fier ou à expli­quer de manière trop pré­cise la situa­tion au risque d’en dire de trop et de don­ner des argu­ments à votre inter­lo­cu­teur voire à pro­vo­quer son éner­ve­ment ou la sen­sa­tion d’être rabaissé.

Les deux tech­niques du disque rayé et l’édredon se com­plètent dans leur appli­ca­tion et sont adap­tées à toutes situa­tions quel que soit le degré de proxi­mi­té avec l’interlocuteur.
Les méthodes pré­sen­tées ici sont des outils de com­mu­ni­ca­tion. Elles se situent en amont de la ges­tion de l’agressivité/conflit puisque l’objectif est jus­te­ment d’éviter de vous mettre dans cette situation.

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