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« Abandonner le système de paiement forfaitaire à la surface » : la proposition des ministres allemands de l’Environnement et de l’Agriculture pour la future PAC

Les agriculteurs européens finiront-ils par se faire manger la laine sur le dos, comme ces moutons qui paissent à côté de Cologne, si les propositions des ministres allemands, visant à privilégier une « prime aux biens publics » plutôt que des droits à paiement de base, sont retenues ? © Adobe Stock

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Les ministres écologistes allemands pour la fin des primes

Sou­vent éri­gée en modèle par les gou­ver­ne­ments fran­çais pour sa robus­tesse éco­no­mique, son faible taux de chô­mage, son indus­trie com­pé­ti­tive ou encore son avance en matière de bio, l’Al­le­magne a encore frap­pé, mi-jan­vier, par la voix de sa ministre de l’Environnement, Stef­fi Lemke, et de son ministre de l’Agriculture, Cem Özde­mir. Tous deux ont en effet plai­dé pour arrê­ter les paie­ments directs de la PAC (de quoi ravir les États), au pro­fit d’une « prime aux biens publics » rému­né­rant les ser­vices d’in­té­rêt public, et pour aug­men­ter la pro­duc­tion bio­lo­gique. C’é­tait au pro­gramme des éco­lo­gistes alle­mands lors des élec­tions de septembre.
Si la seconde pro­po­si­tion ne sur­prend pas, puisque ces deux ministres sont éco­lo­gistes, la pre­mière nous a quelque peu interpellés.

Rendre l’agriculture rentable

En effet, pour Stef­fi Lemke, la réforme actuelle de la PAC ne va pas assez loin pour pré­ser­ver la nature et l’a­gri­cul­ture. Elle estime éga­le­ment que culti­ver d’une manière qui les pré­serve toutes deux devra être ren­table, mais… ne pré­cise pas com­ment elle compte s’y prendre. Elle ajoute qu’il fau­dra aban­don­ner le sys­tème de paie­ment for­fai­taire à la sur­face et ren­for­cer les agri­cul­teurs dans leur rôle de pro­tec­teurs du cli­mat. L’Al­le­magne se pose donc en tête de file d’une réforme de la PAC, pour 2028, dans laquelle les sub­ven­tions agri­coles ne seraient plus de mise.
Ils semblent déjà plan­cher sur l’a­ve­nir de manière sérieuse, pre­nant leur temps pour rendre leur PSN à la Com­mis­sion. Ils ont même pré­ci­sé que ce PSN pour­rait être révi­sé d’i­ci 2024.
À Bruxelles, le 17 jan­vier, M. Özde­mir affir­mait éga­le­ment sou­hai­ter une meilleure rému­né­ra­tion de l’agriculture pour le sto­ckage du car­bone dans le sol. Pour le reste, on attend les détails avec impatience…

À la #Posi­ti­ve­Pro­duc­tion, on s’in­ter­roge : sous cou­vert d’ar­rê­ter les sub­ven­tions, ces ministres n’ou­blie­ront-ils pas qu’il fau­dra tout de même que les agri­cul­teurs soient rému­né­rés pour… leur tra­vail de producteurs ?

 Pour la réduc­tion des pes­ti­cides et pro­mo­tion de l’a­gri­cul­ture biologique

Sans sur­prise, les ministres alle­mands de l’En­vi­ron­ne­ment et de l’A­gri­cul­ture sou­haitent s’en­ga­ger dans le déve­lop­pe­ment d’al­ter­na­tives aux pes­ti­cides de syn­thèse afin de mieux pro­té­ger l’en­vi­ron­ne­ment et annoncent le retrait du gly­pho­sate d’i­ci fin 2023. Cem Özde­mir, le ministre de l’A­gri­cul­ture, affirme vou­loir faire du bio le pre­mier modèle d’a­gri­cul­ture durable dans le pays, l’ob­jec­tif étant d’ar­ri­ver à une part de 20 à 30 % de la sur­face agri­cole en bio d’i­ci à 2030.

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