Il n'est pas (pas encore) réaliste d'envisager une agriculture sans produits de traitement. © AdobeStock
On entend souvent dire que c’est « une question de volonté » et que l’on pourrait très bien, demain, passer à une agriculture sans pesticides. Cette idée reçue a le vent en poupe (souvent auprès de ceux qui n’y connaissent pas grand-chose… coucou à toi, donneur de leçon de tous bords !).
Avec un titre tel que « Pourquoi l’agriculture ne peut pas se passer des produits phytopharmaceutiques », on se doute bien, à la #PositiveProduction, que ce Dossier Vérité va faire réagir. On espère toutefois que cela sera dans le bon sens : celui d’un dialogue ou les « Pour » et les « Contre » parviendront, au minimum, à s’écouter, à défaut de se comprendre ou se convaincre.
Sécuriser la production agricole
Les produits phytopharmaceutiques permettent de sécuriser la production agricole afin d’assurer les approvisionnements en matières premières et de stabiliser les prix.
En 2005, l’OMS estimait que la production de riz, blé, orge, maïs, soja et pomme de terre chuterait de 50 % si on arrêtait de les protéger, alors que d’ici à 2050, elle devrait augmenter de 60 % environ pour nourrir 9,3 milliards de personnes !
Une question de qualité
Les produits phytopharmaceutiques jouent un rôle dans la qualité sanitaire de la production agricole. Ils évitent la prolifération de mycotoxines ou de plantes toxiques pour l’homme et contribuent à la bonne conservation des matières premières.
Ils jouent un rôle dans la qualité gustative également, car certaines maladies transforment le goût des aliments.
Une liste d’ennemis interminables
Chaque organisme vivant sur la planète doit affronter des ennemis : maladies, ravageurs, etc. L’homme le sait bien, qui baigne encore dans la crise de la Covid-19…
Les plantes cultivées doivent également faire face aux adventices. Les produits phytopharmaceutiques constituent une protection essentielle.
Une évolution nécessaire
Les produits phytopharmaceutiques sont donc nécessaires. Mais il est clair que les modes de protection, intensifs, de la fin du XXe siècle doivent évoluer, et ils doivent être moins néfastes au niveau de leurs effets secondaires. De plus, en agriculture, les changements ne peuvent se faire en un ou deux ans.
C’est pourquoi, plus que jamais, la recherche et l’innovation ont leur place en agriculture, afin d’offrir une place de choix, notamment aux biosolutions, et leur permettre de montrer leur efficacité sur le terrain.
Quelques chiffres
> Les ravageurs du sol peuvent détruire jusqu’à 20 % des blés tendres.
> La jaunisse, transmise par les pucerons, peut entraîner 5 % de pertes en betteraves. Sans protection, cela représenterait la consommation de sucre de 46 millions de Français sur un an ! D’où la nécessité de réfléchir avant d’interdire les néonicotinoïdes, sinon, gare au scénario catastrophe.
> Le mildiou de la pomme de terre ne peut pas être limité sans fongicides. Cette maladie peut faire preuve d’une très forte pression, comme en 2007.
> 41 nouvelles espèces d’insectes ravageurs ont été introduites sur le territoire français entre 2000 et 2005… Elles représentent des risques potentiels très importants, qui dépendent de leur nuisibilité.
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