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Il plante des tuteurs pour lutter contre la verse des blés

Il plante des bambous et ça lui va bien… © AdobeStock

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La verse est un effet connu des orages et tem­pêtes. Les tiges des céréales matures sont plus sèches et donc plus cas­santes à l’ap­proche de la mois­son. Les agri­cul­teurs trouvent des champs où la verse fait des ravages (avec des effets néfastes sur la qua­li­té et le ren­de­ment des récoltes).

 

Ain­si, pres­sé par son conseiller agri­cole – mais aus­si par le ven­deur du Truf­faut du coin – de lut­ter contre la verse dans ses champs de blé, Alban Bou, céréa­lier sur 270 hec­tares dans la Beauce, a déci­dé de tuteu­rer l’in­té­gra­li­té de ses champs « même si cela repré­sente vrai­ment beau­coup de tuteurs et vrai­ment beau­coup de tra­vail ». Il a donc deman­dé à ses deux sala­riés, payés au lance-pierre, à son père, retrai­té depuis trente-sept ans et donc pas payé, à son épouse, pas payée, à ses deux fils, pas payés non plus, et à ses trois petits-enfants, « qui admirent tel­le­ment leur papi, même aujourd’­hui alors qu’ils ont 33, 32 et 29 ans », de lui prê­ter main-forte pour mettre en place une tech­nique auda­cieuse : pen­dant plu­sieurs jours, les dix cou­ra­geux se sont appli­qués à enfon­cer dans le sol, à côté de chaque pied de blé, un petit tuteur de bois et à y atta­cher la tige jaune et sèche au moyen d’un petit tor­tillon comme ceux qui servent à fer­mer les sachets de congélation.

 

Et quand les tuteurs sont venus à man­quer, ce sont des tiges de bam­bou qu’ils ont uti­li­sées, sui­vant le même pro­cé­dé ingé­nieux. Quand les tor­tillons ont man­qué, ce sont sur les ficelles de presse à balle ronde qu’ils se sont rabat­tus : « Mais elles glissent un peu. C’est dif­fi­cile de faire des nœuds avec. »

 

Alban témoigne : « À 250 pieds de blé par mètre car­ré, cela fait envi­ron… » Il compte sur ses doigts, fronce les sour­cils en réflé­chis­sant puis lève les yeux au ciel et com­plète : « Ça fait vrai­ment beau­coup de tuteurs, vrai­ment beau­coup de tor­tillons et vrai­ment beau­coup de travail ! »

 

Après qua­torze jours de tra­vail et un demi-hec­tare tuteu­ré, Alban ne baisse pas les bras : « À ce rythme-là, dans moins de vingt ans nous aurons ter­mi­né. Je suis plu­tôt confiant et fier de mon idée ! » Assu­ré­ment, cela repré­sente vrai­ment beau­coup de tuteurs, vrai­ment  beau­coup de tor­tillons et vrai­ment beau­coup de tra­vail. Quant à la résis­tance aux intem­pé­ries et à la verse… ces jours-ci, il fait vrai­ment très beau !

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