CHARGEMENT

Rechercher

Ce fameux dîner : Épisode 1 : J’ai un voisin qui…

Et vous, parvenez-vous à rester constructif lors de vos dîners ? © AdobeStock

On a tous vécu « ce fameux dîner » au cours duquel on a le « plai­sir » d’é­chan­ger avec des gens qui ont un avis sur les agri­cul­teurs et l’a­gri­cul­ture mais… qui n’y connaissent rien ! Aujourd’­hui, « j’ai un voi­sin qui… »

Smo­king
Elle était assise à ma droite. J’a­vais déjà par­lé avec elle. Je savais qu’elle n’é­tait pas une flèche, mais il fal­lait faire avec. Et la conver­sa­tion s’est por­tée sur… l’agriculture.

« Il faut inter­dire aux agri­cul­teurs de trai­ter », soutint-elle.
Je lui expli­quai qu’en l’é­tat des choses, pour nour­rir la popu­la­tion et sécu­ri­ser les cultures, on ne peut pas arrê­ter du jour au len­de­main (est-ce d’ailleurs sou­hai­table ?). J’ai ensuite ajou­té qu’en plus, les agri­cul­teurs sont loin de faire n’im­porte quoi : ils répondent à des obli­ga­tions légales et à des cahiers des charges, ils sont diri­geants d’en­tre­prise, sans oublier toutes les res­pon­sa­bi­li­tés finan­cières et régle­men­taires qui pèsent sur eux et, sûr de moi, j’ai évo­qué les fenêtres météo des appli­ca­tions et leur maî­trise de la dérive. Quelle erreur !

 

De la même façon que les racistes qui s’en défendent ont tous un ami de cou­leur, elle connais­sait quel­qu’un dont le voi­sin, agri­cul­teur, trai­tait n’im­porte quand, même par grand vent, près des habi­ta­tions et avec des pro­duits dangereux.

 

Ce qui m’a le plus éba­hi, c’est qu’elle était sûre que tous les agri­cul­teurs agissent ain­si, sans dis­cer­ne­ment. Elle était convain­cue que les pro­duits uti­li­sés étaient dan­ge­reux (avait-elle été mettre son nez dans la cuve ?). Elle était per­sua­dée que l’his­toire était vraie. En bref, elle ne dou­tait de rien.
Et comme on dit : « Rien n’est plus dan­ge­reux que la cer­ti­tude d’a­voir rai­son. »

Je me suis res­ser­vi en plat de résis­tance. J’ai tour­né la tête de l’autre côté. Ma voi­sine de gauche pré­sen­tait beau­coup plus d’intérêts…

 

No smo­king
Des gens qui parlent sans savoir, j’en ai ren­con­tré des dizaines, que ce soit au cours de repas de famille ou entre amis. Et la situa­tion est fina­le­ment tou­jours la même. Aujourd’­hui, je remets l’é­glise au centre du vil­lage, car ne rien dire c’est leur don­ner rai­son à coup sûr.

 

Lorsque je leur demande s’ils savent faire la dif­fé­rence entre un blé et une orge, lorsque je leur demande s’ils ont une paire de bottes qu’ils uti­lisent pour aller dans les champs, et lorsque je leur demande de quand date leur der­nier tour de plaine, la réponse est, bien enten­du, tou­jours la même : euhhh (ils ne savent pas)… c’est un ami qui me l’a dit… je l’ai vu à la télé… je l’ai lu dans le jour­nal… ou, j’ai un voi­sin qui…

 

Ma pro­po­si­tion, elle aus­si, est tou­jours la même : Est-ce que vous vou­lez que je vous explique com­ment ça se passe concrè­te­ment dans les champs, dans la nature ?

 

Si elle ne fait pas for­cé­ment chan­ger d’ avis, une écoute légi­time apporte des réponses concrètes et réa­listes. Car ce qui importe, au final, c’est d’a­gir pour le bien de l’agriculture.

 

Et vous, par­ve­nez-vous à res­ter construc­tif lors de vos dîners ?

Laisser un commentaire

Votre adresse mail ne sera pas publiée. Les champs requis sont notés *

À ne pas manquer

Photo d'un camembert
une abeille butinant une fleur
Souhaitons que la décision du tribunal administratif de Paris, limiter la prévention des actes de nature idéologique de la cellule Demeter, n'entraîne pas le retour de telles images dans nos campagnes ! © Adobe Stock