Tout le monde connaît le « bio » (pour « biologique »), sans toujours savoir les acceptations que revêt ce terme. En revanche, plus rares sont ceux capables d’expliquer ce qu’est le biocontrôle et quelles sont ses utilisations car les biosolutions sont utilisables et efficaces en agriculture conventionnelle. Essayons d’y voir un peu plus clair.
Qu’est-ce que le biocontrôle ?
Les produits de biocontrôle sont définis dans le Code rural et de la Pêche maritime (CRPM) comme « des agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures » (Article L.253–6).
Ils comprennent en particulier les macro-organismes tels que des insectes, des acariens ou des nématodes.
Ils comprennent également les produits phytopharmaceutiques tels que des micro-organismes (comme les bactéries, les virus ou les champignons), des médiateurs chimiques (comme les phéromones, les kairomones et les allomones) et des substances naturelles d’origine végétale, animale, minérale voire microbienne.
Ces produits font l’objet d’une liste publiée et mise à jour par le ministère de l’Agriculture (DGAL) : liste des produits de biocontrôle.
Le chiffre du biocontrôle : En France, en 2017, le marché du biocontrôle s’élevait à 140 M€, soit près de 5 % du marché de la protection des plantes.
Et le bio ?
Le mode de production biologique est fondé sur la non-utilisation de produits chimiques de synthèse et d’OGM, le recyclage des matières organiques, la rotation des cultures et la lutte biologique.
Les produits utilisables en agriculture biologique (AB) sont composés de substances actives spécifiques. La réglementation des produits de protection des cultures fait intervenir différentes réglementations au niveau national et européen.
Les produits utilisables en AB se trouvent ainsi au croisement de trois réglementations et doivent être approuvés par le règlement CE n°1107/2009, disposer d’une AMM (autorisation de mise sur le marché) et être autorisés par le règlement CE n°889/2008 de l’agriculture biologique (il liste, dans son annexe II, l’ensemble des substances utilisables en AB).
Officiellement reconnue par les pouvoirs publics français depuis la loi d’orientation agricole de 1980, l’agriculture biologique (le bio) a tout d’abord été définie dans des cahiers des charges nationaux. Elle est ensuite passée au niveau européen en 1991. En 2009, une nouvelle réglementation, harmonisée, concerne les productions végétales, animales et les produits transformés. Une nouvelle version est en préparation. Elle devrait entrer en application pour 2021.
Le chiffre du bio : Fin 2019, 2,3 millions d’hectares étaient cultivés en bio soit 8,5 % de la SAU française.
Pas si simple…
Ainsi, le caractère naturel d’un produit de biocontrôle n’est pas une raison suffisante pour une utilisation en agriculture biologique. Les produits de biocontrôle ne sont donc pas systématiquement utilisables en agriculture biologique.
Certains produits utilisables en agriculture bio ne figurent cependant pas officiellement dans la liste de la DGAL, par exemple, les cuivres. Ils ne sont donc pas des produits de biocontrôle. Ceci apporte une certaine confusion dans les classifications.
Il convient donc d’étudier chaque produit, par rapport à la réglementation générale européenne et française et par rapport à celle en vigueur en agriculture biologique pour garantir qu’il est utilisable en bio ou non !
L’Inao met à disposition des producteurs engagés en bio un Guide des produits de protection des cultures utilisables en France en agriculture biologique sur son site internet.
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On le sait, le biocontrôle, ce n’est pas seulement utiliser des produits meilleurs pour l’environnement, c’est aussi combiner des techniques pour optimiser ses pratiques.
Interview de Pierre Olçomendy, ingénieur agronome, est chef de marché chez DE SANGOSSE en charge du dossier anti-limaces depuis 2017. Il décrypte les anti-limaces en biocontrôle.
Si De Sangosse est leader des biosolutions en France (son slogan), c’est parce que c’est le cas aujourd’hui, mais c’est aussi parce que l’entreprise du Lot-et-Garonne pense déjà à demain. …