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Il allume un cierge chaque jour et prie pour la loi Egalim

Cet exploitant agricole de 38 ans allume tous les jours un cierge © AdobeStock

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Pro­mul­guée le 30 octobre 2018, la loi Ega­lim devait per­mettre de mieux répar­tir la valeur au sein de la filière agri­cole en fai­sant en sorte qu’elle soit plus pro­fi­table aux agri­cul­teurs. Depuis, pour­tant, force est de consta­ter que cette loi n’a pas don­né les résul­tats escomptés.

 

Johan V. , agri­cul­teur arden­nais, a donc déci­dé d’employer les grands moyens. Pour autant, ceux-ci n’in­cluent pas de mani­fes­ta­tion, de blo­cage des péages auto­rou­tiers, d’o­pé­ra­tion escar­got avec son trac­teur sur le péri­phé­rique pari­sien, ou d’é­pan­dage de lait devant la pré­fec­ture. Pour lui, tout cela, c’est du déjà-vu.

 

Cet exploi­tant agri­cole de 38 ans a donc eu une idée inédite et plu­tôt révo­lu­tion­naire. Il explique : « Tous les jours, j’al­lume un grand cierge, comme on en trouve dans les églises, avec une croix rouge peinte des­sus. Et je prie. »

 

Le 24 mars, le dépu­té Thier­ry Benoît a pré­sen­té son rap­port sur les pra­tiques de la grande dis­tri­bu­tion. On peut y lire : « Dès le début des négo­cia­tions annuelles pour 2021 les mau­vaises habi­tudes ont repris le des­sus, les dis­tri­bu­teurs exi­geant d’emblée et sans contre­par­tie des prix en défla­tion, au risque de désta­bi­li­ser davan­tage des four­nis­seurs très éprou­vés par la crise. »

 

Le dépu­té pré­co­nise de « favo­ri­ser des contrats plu­ri­an­nuels », « sup­pri­mer les péna­li­tés logis­tiques » et « mettre en œuvre un méca­nisme contrai­gnant de ruis­sel­le­ment des sur­plus géné­rés par le relè­ve­ment du SRP vers l’amont agri­cole de la filière ».

 

En gros, rien n’a chan­gé et rien ne bouge.

 

Johan sou­rit : « Vous voyez que mon cierge et mes prières fonc­tionnent ! » Devant notre air sur­pris, il explique : « Vous ne pen­siez tout de même pas que j’al­lais prier pour que la loi Ega­lim évo­lue ? Il n’y a aucune chance pour que cela fonc­tionne ! Non, je prie pour que tout reste pareil et que rien ne change. Je prie pour que la grande dis­tri­bu­tion garde la maî­trise des négo­cia­tions et conti­nue d’im­po­ser ses choix. Au moins, là, je suis sûr que je serai entendu ! »

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