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Deuxième partie
Mars 2029 : Voilà quatre ans que la loi Pompili 7 est entrée en application. La France est désormais importatrice nette de matières premières alimentaires.
En effet, au cours de ces quatre années, les betteraves n’ont pas résisté à la jaunisse, transmise par les pucerons. On s’est retrouvé comme en 2020, sans néonicotinoïdes pour les protéger, durant deux années extrêmement chaudes, 2026 et 2027. Certaines associations se réjouissent cependant : « Plus de betteraves, c’est moins de sucres, et donc moins de cochonneries dans notre alimentation ! » Pour rappel, la filière betteravière représentait, en 2020, 45 000 emplois en France. La plupart ont désormais disparu.
Rhizoctone, septoriose, rouille, piétin-verse… ces maladies du blé, ainsi que les mycotoxines, ont entraîné, en France, une réduction de 90 % de la production par rapport à 2020. On se rappellera que 2020 avait été, déjà, une année noire pour les rendements. Désormais, après de maigres récoltes, il faut parvenir à ne pas perdre les stocks, puis à les transformer pour en faire des produits finis comestibles…
Le « grenier de l’Europe » désormais importateur
La France importe désormais ses céréales et se retrouve à la merci de la Russie, des États-Unis, des autres pays de l’UE, du Canada et de l’Ukraine, déjà plus gros exportateurs mondiaux dans les années 2014–2018. Ces nations ne s’attendaient sans doute pas, dix ans après, à se retrouver à si belle fête. Car, au-delà d’une balance commerciale déficitaire, c’est tout l’économie du pays qui est déséquilibrée. La France tente encore de lutter et de vendre des préparations pharmaceutiques, des automobiles (traditionnellement ses plus importantes exportations), voire des Rafale et des centrales nucléaires, mais ses partenaires commerciaux ne sont pas dupes. Notre pays est aux abois, et quand il s’agit de faire manger ses citoyens, que peuvent bien valoir des produits de haute technologie ?
Un proche du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a rapporté ces propos, tenus à l’Élysée, au cours du conseil des ministres : « Si on avait su, il y a quatre ans, on aurait peut-être étudié un peu plus – et un peu mieux – la situation et les solutions alternatives, comme le biocontrôle ou l’agriculture biologique telle qu’elle était pratiquée alors, avant de prendre des décisions aussi radicales… » Le président l’aurait rappelé à l’ordre d’une tape sèche sur la main.
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