Agriculteur dans le XVIe arrondissement de Paris depuis mai 1968, Jacques S. devrait défrayer la chronique dans les prochains jours. D’ici quelques jours, l’exploitant âgé de 86 ans sera en effet le premier agriculteur à prendre des vacances depuis l’époque des chasseurs-cueilleurs. Des vacances d’autant plus méritées que les dernières semaines ont été difficiles pour ce travailleur acharné. Même s’il a dû aller vérifier le bon fonctionnement de ses fermes de Gstaad, des Bahamas et de Dubaï, il est resté sur la brèche non stop. « Je suis habitué à commencer ma journée de travail dès 5 heures du matin, avec la traite, et à la finir vers 22 heures, une fois la compta à jour », explique-t-il en consultant fébrilement sa Rolex. Avec le couvre-feu, il a donc dû adapter ses horaires et commencer, comme tout bon Parisien, vers 10h30 pour finir vers 16h30, afin d’être rentré chez lui avant 18 heures.
Une météo qui n’aide pas
L’homme évoque aussi, accablé, la météo pourrie de l’hiver. En décembre et janvier, il a plu presque tous les jours. « J’étais à deux doigts de porter plainte contre l’État pour inaction météorologique. » En février, il a également neigé. Résultat, même si toute cette eau permet de refaire les niveaux des nappes phréatiques, la Seine a débordé, inondant ses champs (quelques centimètres carrés, autour du pied des arbres de sa rue) et noyant ses bêtes (il élève des visons afin de les vendre en direct à ses voisines, un revenu d’appoint, explique-t-il, en tirant sur son cigare cubain).
Notre homme a donc décidé de prendre ses deux jours de vacances, bien méritées, au soleil, loin des agriculteurs, et dans un milieu complètement nouveau, afin de se changer les idées. Direction : le VIIIe. Bonnes vacances, Jacques !
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