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Optimiser l'effet de confinement tout en gardant un matériel compatible avec les usages agricoles : léger, peu encombrant, facile à installer : challenge rempli pour Bliss Ecospray © Bliss Ecospray

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On le sait, le bio­con­trôle, ce n’est pas seule­ment uti­li­ser des pro­duits meilleurs pour l’en­vi­ron­ne­ment, c’est aus­si com­bi­ner des tech­niques pour opti­mi­ser ses pra­tiques. Ain­si, en matière de pul­vé­ri­sa­tion, on pense sou­vent à la cou­pure de tron­çons ou aux buses anti-dérive. Réduire la dérive de pro­duits phy­to­sa­ni­taires et mieux cou­vrir les feuilles trai­tées est désor­mais pos­sible, en viti­cul­ture, grâce à la tech­no­lo­gie Bliss Ecos­pray.

La pulvérisation haute performance confinée

Créée en jan­vier 2021, Bliss Ecos­pray est une start-up qui com­mer­cia­lise une tech­no­lo­gie de confi­ne­ment grâce à des lames d’air. Elle répond aux besoins des viti­cul­teurs. Elle a été inven­tée par Vincent de Rud­ni­cki, cher­cheur à l’In­rae, dont la spé­cia­li­té est le tra­vail sur la dis­per­sion des pes­ti­cides. Lorsque les deux lames d’air pro­duites par les buses se ren­contrent, elles créent un effet de tur­bu­lence, sorte de bou­clier, qui per­met aux gouttes de pro­duits de péné­trer jus­qu’au cœur de la végétation.

Le système aéroconfiné de Bliss Ecospray a été développé pour la vigne. On se prend à rêver de le voir décliné pour les autres cultures © Bliss Ecospray

Le sys­tème aéro­con­fi­né de Bliss Ecos­pray a été déve­lop­pé pour la vigne. On se prend à rêver de le voir décli­né pour les autres cultures © Bliss Ecospray 

Nous avons posé quelques questions à Yves Matton, CEO et co-fondateur de l’entreprise

Comment avez-vous eu l’idée de cette technologie ?

Plu­tôt que d’i­ma­gi­ner une solu­tion pour réduire les nui­sances liées aux pro­blèmes de pul­vé­ri­sa­tion (pertes de pro­duits dans les sols et l’air), Vincent de Rud­ni­cki s’est dit : « Essayons de réduire les pro­blèmes à la source » et a ima­gi­né un modèle qui confine les sprays dès leur appli­ca­tion. Il s’est ins­pi­ré des effets de l’air en aéro­nau­tique, a ima­gi­né, pro­to­ty­pé et vali­dé un concept aéro­con­fi­né : on encap­sule ain­si les spays de pul­vé­ri­sa­tion dans une bulle d’air her­mé­tique. Tout le pro­duit est ain­si orien­té sur le végétal.

Quel était le principal challenge pour sa mise au point ?

Le prin­ci­pal chal­lenge était d’ar­ri­ver à opti­mi­ser l’ef­fet de confi­ne­ment tout en gar­dant un maté­riel qui soit com­pa­tible avec les usages agri­coles : léger, peu encom­brant, facile à ins­tal­ler, uni­ver­sel. Pour cela, nous avons fait pas mal de simu­la­tion numérique. 

Aujourd’­hui, il faut un châs­sis qui sup­porte des des­centes entre  8 et 15 kg, sui­vant les modèles, ce qui est dans les stan­dards, un flux d’air en quan­ti­té suf­fi­sante (1 000 m3/h par des­cente) et la capa­ci­té à posi­tion­ner les des­centes en face par face, ali­gnées, dans l’axe.

Comment les professionnels ont-ils réagi ?

Notre pro­duit est très bien reçu. Les pro­fes­sion­nels com­prennent tout de suite le concept, pour­quoi il est intel­li­gent. Ils se demandent même pour­quoi ça n’a pas été inven­té avant ! Ils accrochent direc­te­ment. L’innovation est per­çue comme logique et facile à mettre.

Quand pensez-vous pouvoir le commercialiser ?

Pro­chai­ne­ment. Aujourd’­hui, nous finis­sons l’as­sem­blage d’une pré­sé­rie d’en­vi­ron cent vingt uni­tés. Ils par­ti­ront en vali­da­tion chez une quin­zaine de viti­cul­teurs, sur la sai­son 2022. L’ob­jec­tif sera de véri­fier que nos choix fonc­tionnent. Dès cet été, nous ouvri­rons le car­net de commandes.

Prévoyez-vous d’adapter cette technologie à d’autres cultures ?

Poten­tiel­le­ment oui. Pour l’ins­tant, elle est plus évi­dente sur les cultures palis­sées, comme la vigne. Mais on peut tout à fait l’a­dap­ter à d’autres cultures. Pour l’heure, ce n’est pas en déve­lop­pe­ment. Il fau­drait comp­ter des tests sur deux ou trois années…

Bliss Ecospray en quelques chiffres :

  • 2 modèles dis­po­nibles (pour vigne étroite et pour vigne large) 
  • 5 années de R&D
  • 100 % : objec­tif de cou­ver­ture du feuillage et des rameaux
  • - 80 % : la dérive dans l’air et le sol par rap­port aux tech­no­lo­gies actuelles

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