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Glyphosate : des financements supplémentaires pour accompagner les agriculteurs

Si l'intention d'accompagner les agriculteurs vers la sortie du glyphosate est bien là, encore faudrait-il que les financements soient à la hauteur. © AdobeStock

Alors qu’Em­ma­nuel Macron défen­dait sur le média en ligne Brut, son bilan sur le gly­pho­sate le 4 décembre, le len­de­main, les séna­teurs ont adop­té un amen­de­ment « per­met­tant la mise en place d’un cré­dit d’impôt tem­po­raire d’un mon­tant de 2 500 € pour sou­te­nir les entre­prises agri­coles qui déclarent en 2021 et/ou 2022 qu’elles n’utilisent plus de pro­duits phy­to­phar­ma­ceu­tiques conte­nant la sub­stance active gly­pho­sate, en com­plé­ment des cré­dits d’impôts pour l’agriculture bio­lo­gique et la Haute Valeur Envi­ron­ne­men­tale (HVE). Ce cré­dit vise les filières les plus impac­tées éco­no­mi­que­ment en rai­son de leur consom­ma­tion de gly­pho­sate, ce qui est le cas en par­ti­cu­lier des cultures per­ma­nentes (viti­cul­ture, arbo­ri­cul­ture) et des grandes cultures. »

 

Accom­pa­gner les agri­cul­teurs vers la sor­tie du glyphosate

 

À la #Posi­ti­ve­Pro­duc­tion, nous esti­mons qu’il est tout de même impor­tant de rap­pe­ler que la sor­tie du gly­pho­sate repré­sente des coûts induits, et donc une perte d’EBE pour les exploi­ta­tions agri­coles (sauf conver­sion au bio) : 

  • de 16 % pour des grandes cultures en semis direct soit un sur­coût de 80 €/ha, soit 7000 € pour une exploi­ta­tion de taille moyenne (87 ha), 
  • de 7 % pour une exploi­ta­tion viti­cole, soit 250 €/ha de surcoût.

 

Pour Julien Denor­man­die, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation : « Toute tran­si­tion a un coût et doit donc être finan­cée. » Cette der­nière parole fait sens, notam­ment face au chal­lenge que repré­sentent les bio­so­lu­tions dans l’a­gri­cul­ture de demain. 

 

Si l’in­ten­tion d’ac­com­pa­gner les agri­cul­teurs vers la sor­tie du gly­pho­sate est bien là, encore fau­drait-il que les finan­ce­ments soient à la hau­teur. Le légis­la­teur pense-t-il vrai­ment qu’un cré­dit d’im­pôts tem­po­raire de 2 500 € chan­ge­ra la donne ? 2 500 €, c’est un tiers de la perte d’EBE pour les grandes cultures ! C’est une misère. C’est la misère.

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