CHARGEMENT

Rechercher

Leclerc s’attaque au prix de la baguette et… aux agriculteurs !

Protection du pouvoir d'achat pour Leclerc, destruction de valeurs pour la filière. La baguette pas chère du premier reste en travers de la gorge de la seconde © Abobe Stock

Partager

Michel-Edouard Leclerc a annon­cé, mar­di 11 jan­vier, qu’il blo­quait le prix de la baguette à 0,29 € pen­dant quatre mois, déclen­chant la colère des bou­lan­gers. Pour eux, il est impos­sible de s’a­li­gner (ils n’é­coulent clai­re­ment pas les mêmes volumes que l’en­seigne). Le prix moyen, en France, de la baguette s’é­ta­blit à 0,90 €, d’a­près l’In­see (Ins­ti­tut natio­nal de la sta­tis­tique et des études économiques).

La filière agricole scandalisée

Un com­mu­ni­qué com­mun, signé par Inter­cé­réales, l’AGPB, l’Association natio­nale de la meu­ne­rie fran­çaise, la FNSEA et la Confé­dé­ra­tion natio­nale de la bou­lan­ge­rie et de la bou­lan­ge­rie-pâtis­se­rie, dénon­çait, dès le 12 jan­vier : « Alors même que les cours des céréales, et par consé­quent de la farine, connaissent des prix éle­vés, que les coûts de pro­duc­tion pro­gressent for­te­ment, le groupe Leclerc annonce des prix volon­tai­re­ment des­truc­teurs de valeurs. »
En novembre, les bou­lan­gers avaient, eux, attri­bué la hausse du prix du pain à celle du blé… et cela nous avait fait bondir.

“C’est un coup poli­tique et démagogique ‚”

Chris­tiane Lam­bert, sur BFMTV

Un timing vraiment pourri

« Pré­ser­ver l’emploi et la qua­li­té, cela a un coût : il faut rému­né­rer cor­rec­te­ment les acteurs, ceux qui plantent, qui récoltent, qui assemblent les grains et font la farine, et ceux qui fabriquent le pain. Ce que fait Leclerc est hon­teux », selon Jean-Fran­çois Loi­seau, pré­sident de l’Association natio­nale de la meu­ne­rie fran­çaise. Le timing choi­si par Leclerc est donc par­ti­cu­liè­re­ment mau­vais. Le gou­ver­ne­ment et la filière tra­vaillent depuis un moment déjà pour essayer d’a­mé­lio­rer le reve­nu des agri­cul­teurs, en rééqui­li­brant les rap­ports de force avec la grande dis­tri­bu­tion.

À la #Posi­ti­ve­Pro­duc­tion, on craint que le mes­sage envoyé au reste de la grande dis­tri­bu­tion par Leclerc n’aille pas en faveur du res­pect de l’a­mont de la filière. Les prin­ci­paux inté­res­sés tra­vaillant en amont appré­cie­ront… En conclu­sion (atten­tion, jeux de mots en pagaille), il reste du pain sur la planche : alors qu’on tente de rou­ler les agri­cul­teurs dans la farine, par­vien­dront-ils à conti­nuer à se faire un peu de blé ?

Le pain n’a jamais été aussi accessible en France

La baguette de pain de 250 grammes est ven­due en moyenne 90 cen­times (prix en légère hausse). Selon les chiffres de l’In­see tou­te­fois, le pain n’a jamais été aus­si acces­sible en France. En 1970, il fal­lait tra­vailler 10,2 minutes au Smic pour se payer sa baguette. En 2021, ce temps a qua­si­ment dimi­nué de moi­tié, pour des­cendre à 5,2 minutes !

Laisser un commentaire

Votre adresse mail ne sera pas publiée. Les champs requis sont notés *

À ne pas manquer

Infox sur l'agriculture
Testez vos connaissances sur le biocontrôle
Un vieux monsieur ayant l'expression d'une personne non rassurée